Une nature préservée

Seillans est la commune la plus étendue du Pays de Fayence avec une superficie de 8 800 Ha. La commune se situe entre les gorges du Verdon et le massif de l’Estérel, deux entités biologiques et paysagères remarquables. Seillans offre ainsi un patrimoine naturel qui ravira les amoureux de la nature.

Perché sur les flancs du mont Auzière et situé à 400 mètres d’altitude, Seillans est un lieu paisible à découvrir. Il se trouve à l’extrémité ouest de la zone centrale du Pays de Fayence. À 10 minutes, on est proche des activités commerciales et artisanales établies majoritairement en périphérie de la RD 562. Côté activités “nature”, 100 Kilomètres de chemins de randonnées traversent des forêts, où quelques vallons permettent selon les saisons de recueillir l’eau des différentes pentes et la faire converger vers les rivières principales.

La géologie de son territoire est originale. En 1974,  avec le rattachement de la commune de Brovès, Seillans hérite du plateau de Canjuers situé à une altitude souvent supérieure à 1 000 mètres. Situé sur le massif Karstique des Préalpes du Sud, il bénéficie d’un sol calcaire souvent aride, bien que ce soit un des plus grands bassins d’eau souterraine d’Europe. En descendant dans la plaine, le sol devient argilo calcaire, typique des « Préalpes de Castellane ». Au Sud, la roche est d’origine volcanique, typique du Massif de L’Estérel.

La forêt à Seillans

Si on excepte le plateau de Canjuers  situé sur les hauteurs à l’extrême Nord du territoire et dédié à l’armée, plus de 85% de la superficie de la commune est occupée par la forêt.
Seillans est une commune rurale et forestière avec plus de 4 000 Ha d’essences diverses, dont 400 Ha de Forêt communale.   Le Chêne pubescent en couvre la majorité (55 %), ensuite autour de 10 % chacun, le Chêne vert, le Pin maritime. On y trouve également du Pin parasol, du Cèdre pour près de 6 % et quelques autres feuillus.

Pour assurer son bon équilibre, préserver le paysage, valoriser les espaces sylvopastoraux et limiter le risque incendie, la forêt doit être gérée. Toute propriété de plus de 25 Ha fait d’ailleurs obligatoirement l’objet d’un plan de gestion. L’Office National des forêts (O.N.F.) a la charge de la forêt communale. Le Centre Régional de la Propriété Forestière (C.R.P.F.) regroupe les propriétaires privés et promeut les règles de gestion durable.

La gestion de la forêt

A ce jour, la commune de Seillans pilote l’exploitation de sa forêt selon des principes permettant d’éviter tout impact paysager notable. Les périodes printanières et estivales sont évitées afin de préserver les tortues d’Hermann et ne pas déranger l’avifaune (*) en période de reproduction. Cette préoccupation est particulièrement forte dans son secteur sud vers le lac de Méaulx une petite partie étant située dans des zones de protection spéciale NATURA 2000 et d’intérêt écologique, faunistique hébergeant des espèces et des habitats rares.

(*) Ensemble des espèces d’oiseaux d’une région donnée. L’avifaune comprend des espèces sédentaires et des espèces saisonnières.

Un espace fragile

La forêt de Seillans est située dans une région particulièrement exposée aux incendies. C’est la conjonction des phénomènes naturels et humains qui démultiplient cette menace : climat, végétation, régime des vents, axes de communication, interface bâtie-boisée et négligences.
C’est donc un environnement fragile. Ainsi, une réglementation forte s’est forgée depuis des décennies afin de diminuer le nombre et l’intensité des incendies comme le Plan Départemental de Protection des Forêts contre les Incendies. De plus, des Arrêtés Préfectoraux concernant l’emploi du feu définissent des Obligations Légales de Débroussaillements (O.L.D.) dans les 50 m autour des constructions et installations.
Dans le secteur Sud de la forêt communale incendié en 1973, la maturation des peuplements naturels et l’amélioration des reboisements résineux seront poursuivies pendant encore ces 20 prochaines années.

Les composantes physiques d’un territoire sont à l’origine de la formation et de l’évolution des paysages. Les dynamiques anthropiques se sont greffées à ces processus évolutifs naturels.

En clair, les paysages ne sont pas figés. Toutefois, leur transformation s’est accélérée depuis ces dernières décennies notamment avec l’urbanisation, les projets de territoire, la modification des pratiques culturales, etc. De plus, les acteurs du paysage sont aujourd’hui plus nombreux et contribuent chacun selon leur spécialité, leur rôle et leur place à cette dynamique évolutive.

Toutefois, les paysages ne sont pas une résultante involontaire et non maîtrisable. A Seillans, l’implantation villageoise “moderne” a débuté au 11ème siècle avec l’édification de son château sur les pentes du Mont Auziere sur un fond de plan boisé. Des chapelles édifiées à proximité des espaces agricoles comme ND de l’Ormeau bâtie au 12ème siècle, celle de Saint Cyr, ND des Selves, ND de Saint Arnoux témoignent de l’implantation de la population. Seillans est resté tout au long des siècles passés un pays d’élevage dans un environnement rural.

Aux 19ème et 20ème siècles, l’arrivée du chemin de fer et la pression touristique ne profitent pas réellement au Pays de Fayence. Il faut attendre la fin du 20ème siècle avec la création de l’autoroute A8 et la saturation du littoral pour que la pression urbaine recule dans les terres et provoque une évolution sensible du paysage. Toutefois, Seillans a pu acquérir en 1991 son label “Les Plus Beaux Villages de France” et a su le conserver depuis.

C’est une activité importante de l’agriculture du Pays de Fayence, 15 “territoires pastoraux” sont implantés dans les zones naturelles de la commune de Seillans, 7 sur le plateau de Canjuers en territoire “militaire” et 8 sur le territoire Seillanais proprement dit. Ils sont partagés entre 17 éleveurs du pays de Fayence. Cet élevage concerne principalement les ovins avec plus de 9 000 moutons, une centaine de bovins, autant de caprins et un nombre plus réduit de chevaux.

Le pastoralisme apporte à notre territoire de larges services écosystémiques, ces derniers sont souvent négligés car peu valorisés économiquement. Ces pratiques permettent de maintenir la fertilité et le carbone du sol. Elles contribuent à la régulation de l’eau, des ravageurs et des maladies, à la conservation de la biodiversité et à la gestion des incendies. Au niveau des forêts, le pastoralisme maintien des milieux ouverts, ce qui contribue à la richesse paysagère et naturaliste.
In fine, il permet d’offrir des produits du terroir local avec par exemple d’excellents fromages qui peuvent être acquis dans les fermes et marchés paysans du territoire.

Bien sur, l’agriculture a toujours un impact sur les écosystèmes, même si elle se veut respectueuse de l’environnement. Deux domaines viticoles à Seillans couvrent une vingtaine d’hectares et proposent des AOC “Côtes de Provence” et IGP “Pays du Var”. Dans des coteaux bien exposés dans le sud du village, près de la Chapelle des Selves, les domaines Val d’Iris et Château des Selves proposent Rouge, Rosé et Blanc appréciés des connaisseurs et des tables locales;
La vigne “Sultan” des 10 Ha du Château des Selves leur a permis d’obtenir l’AOC depuis 1979.
Val d’iris ne cultive que 8,5 Ha sur les 14 du domaine. Respectueux du “vivant”, le domaine limite le travail du sol et évite les herbicides. Ainsi, des haies en lisière de foret favorisent la biodiversité et la résistance aux ravageurs.

L’Olivier est un arbre fruitier cultivé à Seillans depuis la nuit des temps, il est adapté au sol et sa culture ne nécessite pas trop d’eau. La production d’huile d’olive est ainsi  une tradition. Les particuliers, mais aussi les professionnels apportent leur production au Moulin à Huile communal, il a produit pour la récolte 2020 prés de 1000 litres d’huile provenant de plus de 30 producteurs petits et grands. De nombreuses variétés d’Olives, telles La Picholine, Le Bouteillan, Le Cayet Roux, L’Araban, Le Cailletier, l’Amygdalolia composent l’huile produite par les 1000 pieds du Château des Selves;
Noëlle et Jean Claude Fuentes disposent de 300 oliviers au sein de 2 plantations, ils cultivent également l’Aglando. La taille s’effectue en Avril, les bonnes années 5Kg d’olives récoltés généralement en décembre permettent obtenir 1 litre d’Huile.

La qualité de l’huile Stalenq était reconnue dans le monde entier. Ses médailles d’or au concours de New York et aux divers concours nationaux et régionaux ont démontré qu’une exploitation familiale de qualité peut valoriser son terroir et notre village à l’international. Les 1000 pieds d’oliviers sont répartis sur deux plantations, en grande partie replantés après le grand gel de 1956. Gilles Stalenq s’occupe de ses oliviers avec passion, en janvier-février l’engrais naturel, en mars-avril un gros travail de taille et de traitement au cuivre, en mai-juin, traitement à l’argile, ce jusqu’en octobre. En Novembre, cueillette pour l’huile “fuité vert” et plus tardive en décembre voire en janvier pour le “fruité mur”. Malheureusement la sècheresse persistante associée au changement climatique  a eu raison de leur production et cette exploitation s’est arrêtée en 2023.

Ce réseau subit bien évidemment les effets du changement climatique et n’est plus aussi permanent qu’il y a une ou deux décennies. Néanmoins, il a façonné notre territoire et son agriculture, il continue à jouer un rôle important, tout au long de l’année et notamment lors des épisodes méditerranéens de pluies intenses où il doit acheminer des volumes d’eau accrus par l’évolution des surfaces construites.

Le Riou Blanc est un ruisseau qui coule pratiquement toute l’année mais qui s’assèche en fin juillet. Il traverse le village et se jette dans le Gabre. Il prend sa source sur les hauteurs de Combes Longues dans une géologie extrêmement calcaire.

Le Gabre prend sa source sur les hauteurs du Cuinier à la frontière de Mons. Il reçoit le Riou Blanc à la hauteur de la chapelle « Notre Dame de l’Ormeau ». Il s’assèche à partir de fin août à septembre pour revenir en eau dès les premières grosses pluies de novembre. Particulièrement chargé en calcaire, il donne une eau blanchâtre qui reste cependant de très bonne qualité. Le Gabre se jette ensuite dans la Camandre sur la commune de Fayence.

Le Rayol est une petite rivière qui prend ses sources sur les hauteurs des Vennes et de Saint-Arnoux. Elle coule quasiment à l’année, ce qui est très rare pour la région. Cependant, elle disparaît dans son lit pour réapparaître en résurgence tout au long de son parcours, mais devient importante lorsqu’elle rejoint le Riou de Méaulx.

Le “Viaduc du Rayol” est un magnifique ouvrage d’art intact réalisé en 1897 par les usines Eiffel pour le passage du train des Pignes à Seillans. Ancienne voie de chemin de fer de Draguignan, c’est aujourd’hui une partie du tronçon “La méditerranée à Vélo” de l’Euro Vélo Route 8 en construction qui reliera Cadix à Chypre.

Ce paysage et cet ouvrage d’art se découvrent idéalement en Vélo.

Le lac de Méaulx est alimenté par le Riou de Méaulx. Cette retenue d’eau  importante (750 000 m3) se trouve à la limite entre notre commune, celles de Saint-Paul en forêt et de Fayence.
Elle est destinée principalement à la défense des Forêts contre l’incendie et également au tourisme.

Son déversoir se jette dans l’Endre qui a pris sa source sur la commune de Tourrettes. L’Endre est lui-même un affluent de l’Argens. Ce fleuve côtier capricieux rejoint la méditerranée à Fréjus, il peut connaître des crues très abondantes lors des “épisodes méditerranéens”. On se souviendra des inondations dévastatrices de 2010 et de 2019.