L’histoire de ce bâtiment commence en juin 1822 avec la pose de sa première pierre.
Une filature de coton
Créé à l’initiative de Charles Baron, Baron de Clavier, héritier par son mariage du Marquis de Pastoret, grand propriétaire terrien seillanais, il est destiné à devenir une filature de coton
C’est un projet philanthropique. C’est un espoir de développement économique de la commune alors en grande précarité et en profitant d’une augmentation de la demande de textile entre 1804 et 1815. C’est aussi l’époque de l’introduction du machinisme dans l’industrie textile Provocant la fin du travail à domicile ou dans les petits ateliers artisanaux. En 1826, la filature emploie 40 hommes et 80 femmes. Elle produit des pièces de cotonne rayée, des pièces de linge de table et diverses pièces de tissus. Mais crise qui frappe l’industrie textile depuis 1925 finit par atteindre Seillans, les difficultés commencent dès 1828 et le 31 octobre 1831 la fabrique de coton « Société Baron & Cie » est mise en liquidation judiciaire.
La magnanerie
Il faudra attendre 1875 pour voir une nouvelle implantation industrielle dans cet édifice qui devient alors une usine à soie ou “magnanerie”.
La culture des vers à soie s’était implantée depuis plusieurs décennies dans le sud de la France chez les particuliers. Au printemps, l’élevage du ver à soie et la production de cocons leur permettaient d’améliorer leur ordinaire. Après la catastrophique récolte de cocons en 1865 due à la pébrine, Pasteur observa les graines de vers à soie envoyées par le maire de Callas, et préconisa le “grainage cellulaire”. Grace à l’observation au microscope des papillons mâle et femelle pour détecter les corpuscules, signe de la présence de la maladie.
C’est à cette production de “graine cellulaire” que la Magnanerie de Seillans va consacrer son activité.
En 1881, elle emploie une centaine de personnes durant trois mois dans l’année. Elle remporte la médaille d’or de l’exposition internationale de Nice en 1884.
Après ralentissement des affaires, la magnanerie ferme en 1930.
La reconversion
Dans la deuxième partie du 20e siècle, le bâtiment est à l’état de ruine. Le Conseil municipal se porte acquéreur en 1992, et étudie un projet de centre socioculturel ambitieux. Finalement, c’est le projet d’une salle polyvalente qui sera retenu. celle-ci est établie sur les ruines de l’ancien moulin et des salles de traitement des cocons de la magnanerie. Les travaux débutent en 2000. Le reste du bâtiment, présente un certain danger en raison de sa vétusté. Le Conseil municipal décide donc de le ventre à un négociant qui s’engage à le restaurer et à l’aménager en une structure orientée vers le développement touristique de la commune.
Aujourd’hui, la Magnanerie héberge une structure hôtelière et un espace d’exposition.
Lexique Magnan : ver à soie en provençal Graine : appellation dans la culture du vers à soie de l’œuf du bombyx du mûrier Pèbrine : maladie du ver à soie, causée par un champignon